vingt-cinq septembre deux mille vingt-quatre


j'ai bien hâte d'être vieille. quand ma peau sera tellement frippée que je devrais prendre 10 minutes de plus sous la douche pour me laver. je serais toujours triste pour des vagues mineures, toujours euphorique pour des explosions sans éclats, toujours vide pour de l'ennui nauséeuse. au moins j'aurais ma cigarette et un verre de lait d'avoine sur mon balcon. tout le monde autour de moi me prendra pour une petite chose au sérieux, parce qu'on dit qu'on mérite plus de respect quand on a les os qui dégenèrent. je pourrais parler et me sentir écoutée. je pourrais raconter les toutes petites choses qui font vaciller mes chevilles pour emmerder les gens et on m'écoutera toujours avec sérieux. autorité. je m'en servirais bien, moi ! on me laissera passer devant à la caisse et des petites personnes m'admireront tout en bas de mon grand âge. je m'accoutume au monotone, c'est déjà un pied dans la tombe je pense? quand tout ce que je fais et pense sont des choses barbantes, me font bailler... j'aimerais ravoir 18 ans, j'aimerais ravoir 8 ans. je continue à rouler tout autour de mon petit cycle en jetant des coups d'oeils furtifs au-dessus de la queue du serpent. je vais mourir en ayant écouté et vécu à la même période que fiona apple. qu'on ne m'en demande pas plus !


retour au sommaire